Quand
le où trouver des
idées relève de
nos acquis culturels et le
comment relève de
notre expérience professionnelle, de notre curiosité et de notre
désir de découvrir
Les idées font d’abord appel à
notre créativité, notre capacité créative, artistique ou non, car
la créativité n’est pas exclusive aux artistes. Aussi, la
créativité relève du talent et de la culture personnelle. Plus
notre culture personnelle est riche, plus le où
nous trouverons des idées
sera large. C’est pourquoi il faut toujours rester à l’écoute
de ce qui se fait tout autour de nous. Grâce à l’internet, et à
un Montréal riche culturellement, nous pouvons découvrir la planète
entière. En ce qui me concerne, le où
est partout. Si les magazines, films, télés, musiques, livres,
spectacles, l’internet et autres sont des sources concrètes
d’inspiration pour moi, ce sont mes acquis de vie, de toutes
origines confondues, qui sont mes réelles sources. Ce sont mes
acquis qui nourrissent mon imagination. En ce qui me concerne, le où
est lié à ma capacité de ré-imaginer mes acquis. Ce sont ses
acquis dont il faut se servir pour avancer dans un projet donné.
Enrichir son où
vient de notre curiosité, de notre désir de découvrir, sans cesse.
Soyez curieux et avides de découvrir, dans un esprit d’ouverture
absolu aux autres.
Le talent, lui, qui relève du
mystère inspiration,
permet d’avoir des idées originales. Plus ce talent est développé,
plus il est lumineux et exceptionnel, plus il nous permet d’envisager
la nouveauté. Le comment
relève du talent et de l’expérience professionnelle.
Opérationnellement, la créativité
d'un individu ou d'un groupe est sa capacité à imaginer et à
produire (généralement sur commande en un court laps de temps ou
dans des délais donnés en regard d’un budget prédéterminé),
une grande quantité de solutions, d'idées ou de concepts permettant
de réaliser de façon efficace, puis efficiente et plus ou moins
inattendue, un effet ou une action donnée. La créativité s'évalue
donc (…) par les délais de réponse, la rapidité de production,
la quantité de solutions, l'efficacité puis l'efficience et
l’originalité (définie comme l'inverse de la banalité).
Pour que les idées émergent, il
faut d’abord s’abandonner à imaginer à partir de nos acquis.
Par exemple, quelqu’un qui a une grande connaissance de la culture
japonaise aura nettement de la facilité à faire émerger des idées,
si un projet relevait de cette culture. On ne peut avoir tous les
acquis. Dans ce sens, nos idées ne peuvent qu’être spécialisées.
J’ose avancer que la non censure
absolue de ce qui est en nous, et notre perception de l’en dehors
de nous, est le premier ingrédient de la créativité. La liberté
absolue dans le faire, tous paramètres confondus, est un autre
ingrédient. Un autre est l’abandon de toutes peurs. Il ne faut
avoir peur de rien…ou presque. Créer des idées, c’est aussi
savoir risquer; sortir de ses habitudes, des sentiers battus, de ses
ornières. Car la censure, la liberté restreinte et les petites
peurs qui émergeront inévitablement des contraintes imposées par
le projet, viendront bien vite limiter notre créativité. Créer ne
s’inscrit pas dans la réalité, car c’est d’abord une action
intérieure, mais réaliser nos idées relèvent de l’extérieur de
nous, de notre rapport avec les paramètres imposés par un projet.
Dans
le concret, quand vient le temps de préciser et d’arrêter nos
idées pour la productivité, tout converge alors vers la
cible à atteindre. La
cible en question, c’est le projet, quel qu'il soit. Un projet
spécifique va imposer des idées spécifiques. C’est là que nos
acquis spécifiques eux-aussi entrent en jeu. Déjà à cette étape,
nous allons abandonner certaines idées et en choisir d’autres. Une
idée, ça ne coûte guère rien, sauf peut-être le cachet ou le
salaire de la personne qui est payée pour
sortir des idées. Une
idée, ce n’est qu’une
patente qui est sortie de notre tête.
Tant et aussi longtemps que cette idée n’est pas concrétisée,
elle n’est que du vent. C’est la réalisation dans le concret
d’une idée qui devient important pour l’événementiel. Les
idées prennent leur sens, leur pertinence en fonction de la cible.
C’est alors qu’elles trouveront leurs sources, en regard des
paramètres qui auront été déterminés pour ce projet comme le
budget et le délai de livraison par exemple, mais aussi le concept
vers lequel doivent converger les idées. Il est impensable en
événementiel de générer des idées que pour générer des idées.
Les argents et le temps sont trop rares pour carburer à vide. Or
donc, les idées ont toujours une raison d’être, d’émerger vers
une cible donnée. Une idée peut être un projet ou une partie de ce
projet.
Prenons
un projet qui serait basé sur l’histoire du Titanic. Dans le cadre
de ce projet, nous aurions peut-être à illustrer ou à reproduire
que le Titanic coule.
Ces trois mots, pourtant simples, peuvent être très onéreux et
complexes à exprimer et à réaliser lors d’un événement. Le où
est alors précisé car le
Titanic coule renvoie à
une époque et une esthétique précises, à un univers que nous
connaissons. Plus le concept de départ est clair, plus les idées le
seront. Elles seront filtrées en fonction du concept.
En amont d’un projet, pour trouver des idées, il faut ne
pas s’en laisser imposer,
par aucune contrainte, aucun blocage émotif et psychologique. C’est
briser les moules, savoir déraper un peu ou beaucoup, bien que nous
sachions qu’il nous faudra revenir dans le droit chemin; en effet,
en aval, dans les étapes de réalisation, il faudra faire des choix.
Rappelons-nous que toute idée se développe en six ou sept étapes :
l’idée elle-même, son financement, la création, la conception,
la production, l’intégration et la présentation de cette idée.
Plus
vous êtes multidisciplinaires, en connaissances et en expériences
acquises, plus le où
et le comment
seront possibles et prometteurs.
Mario
Boivin
Régisseur at Commission scolaire de Laval